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CHAPITRE II.


Départ de New-York — Réflexions de l’auteur — Navigation, rencontres, et incidens divers, jusqu’à la vue des Îles Falkland.

Tout étant prêt pour notre départ, nous nous rendîmes à bord du navire, et levâmes l’ancre le 6 Septembre, au matin. Le vent tomba bientôt, et le premier jour se passa à louvoyer et dériver jusqu’à Staten-Island, où nous passâmes la nuit. Le lendemain nous levâmes l’ancre de nouveau ; mais il survint encore un calme plat, et nous fûmes contraints d’ancrer près du phare à Sandy-Hook. Nous levâmes l’ancre pour la troisième fois le 8, et à l’aide d’un vent frais du Sud-Ouest, nous parvînmes à passer la barre ; notre pilote nous quitta sur les onze heures, et bientôt après nous perdîmes les côtes de vue.

Il faut l’avoir éprouvé par soi-même pour concevoir la mélancolie qui s’empare de l’âme d’un homme sensible, à l’instant où il laisse son pays et le monde civilisé, pour aller habiter avec des étrangers des terres sauvages et in-