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SOUVENIRS D’UN PAGE.

latif à elle, et de retracer les dernières années de sa captivité, de sa profonde solitude, de peindre, en un mot, les sensations, les pensées et les occupations qui partageaient ses moments. Mais elle a répondu que ce qui la regardait personnellement ne pouvait avoir nul intérêt. Ah ! combien elle se trompait ! Rien n’égale celui qu’inspire la lecture de ses Mémoires. Tous ceux qui ont une âme comprendront quel profond intérêt ce récit emprunte de la main qui l’a tracé.

La lettre à Madame d’Orléans est d’une délicatesse, d’une naïveté, d’une noblesse, d’une simplicité admirables. Toutes les convenances y sont observées.

Celle qui suit ne me fait pas moins de plaisir. Que d’esprit et de délicatesse dans ce souvenir des services de madame de Mackau, mère de madame de Soucy, que la princesse avait des raisons de ne point aimer ! et dans ce choix de Gomin, qui avait soigné M. le Dauphin les trois derniers mois de sa vie ! Que d’obligeance pour l’autre gardien, dans les raisons qu’elle donne pour préférer Gomin ! Ce qu’elle dit pour M. Hue déchire l’âme. Le soin qu’elle a de donner elle-même son adresse prouve qu’elle ne veut pas d’excuses. Cette lettre me paraît pleine de dignité et de parfaite bonté.

Je n’ai pas besoin de parler des autres lettres, elles parlent d’elles-mêmes ; mais je veux vous dire un mot sur madame de Chantereine, et comment elle a été placée au Temple.