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SAINT-GERMAIN ET MARLY.

perspective. Les hommes sérieux ne s’arrêteront pas à ce bruit. Louis XIV, dans aucune circonstance n’a paru craindre la mort ; d’ailleurs, il n’est pas d’idée à laquelle on s’accoutume plus aisément qu’à celle de déterminer et de contempler le lieu de sa sépulture.

On pourrait plutôt se demander si la position de Saint-Germain était plus favorable que Versailles à l’érection d’un grand palais. Rien n’est comparable, c’est vrai, à la vue dont on jouit du haut de la terrasse de ce premier endroit ; mais, placé sur le sommet d’une montagne, il eût été impossible de donner à ce château, surtout du côté de Paris, la magnifique entrée qu’on admire à Versailles. Le voisinage de la Seine eût été d’un faible secours pour les eaux : il eût toujours fallu une machine hydraulique très-compliquée pour les amener au haut de la montagne.

Ce qu’on peut encore admirer à Saint-Germain, c’est cette magnifique terrasse de douze cents toises de long, qui borde le parc du côté de la Seine, et qui offre, dans la multitude de bourgs et de villages qu’on aperçoit à l’entour de Paris, dans la fertilité du sol et les bords sinueux de la rivière, le plus beau spectacle qu’il soit possible de rencontrer.

Au bout de la terrasse était le château du Val, au maréchal de Beauvau, et avant lui au malheureux comte de Lally, qui croyait si bien échapper à sa condamnation que, le jour de sa mort, tous les préparatifs furent faits au Val pour l’y recevoir.

Le maréchal de Noailles, gouverneur de Saint-