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SOUVENIRS D’UN PAGE.

son vol de la même manière si, le lendemain, on ne l’eût pris sur le fait, comme il revenait pour achever son larcin.


Quand le roi recevait quelque députation, soit des cours souveraines, soit du clergé, ou des pays d’états, c’était dans sa chambre à coucher, assis sur son fauteuil, le chapeau sur la tête. Souvent même il restait debout, et presque toutes les députations haranguaient à genoux. Quand c’était une députation extraordinaire, on faisait jouer les eaux du parc et on promenait les députés dans de petites carrioles à deux places, en damas cramoisi galonné d’or, traînées par les suisses des jardins, revêtus de casaques de livrée du temps de Louis XIV, ce qui leur donnait la tournure la plus grotesque.

Le grand maître des cérémonies était M. de Dreux, marquis de Brézé. Il portait dans les cérémonies un manteau de la couleur de son habit ; mais habituellement il avait, pour marque de sa dignité, un petit bâton couvert de velours noir avec une pomme d’ivoire. Il avait la charge de régler toutes les cérémonies et d’en tenir des procès-verbaux exacts et détaillés, et ses registres étaient souvent consultés dans les circonstances imprévues ou les disputes de préséance. La charge de maître des cérémonies fut créée par Henri III en 1585.