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SOUVENIRS D’UN PAGE.

Louis XIV, la tenture, en brocard or et pourpre, était de la plus grande magnificence. Le lit était placé derrière une haute balustrade dorée. Ce lit, quoique changé, amenait en foule les souvenirs les plus intéressants et les plus sérieux. C’était là que le grand roi avait montré à ses courtisans comment il faut mourir, après leur avoir montré, pendant plus d’un demi-siècle, comment il faut régner dans la prospérité et le malheur. Là, sous ces rideaux, madame de Maintenon s’était assise, et autour de cette couche funèbre, les princes étaient venus recueillir des leçons aussi grandes que profondes en un pareil moment… Deux cheminées embellissaient cette vaste pièce, avec quantité de dorures et de lustres en porcelaine. Sur toutes les boiseries étaient sculptées de petites tours, armes de la maison de Bouillon, car c’était un des privilèges de la charge du grand chambellan de pouvoir mettre son écusson sur les portes de la chambre du roi.

La seconde pièce était le cabinet du conseil, où se réglaient les destinées du royaume.

À côté de la grande porte qui donnait dans la grande galerie, était un petit cabinet, nommé le cabinet des perruques, parce que, sous Louis XIV, alors que porter ses propres cheveux était une marque de vieillesse et d’austérité, c’était là que les siennes étaient déposées et qu’il choisissait celle qui lui convenait le mieux.

On trouvait ensuite, en tournant, la véritable cham-