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VERSAILLES.

dans des hôtels situés rue de la Surintendance. À l’hôtel de la guerre étaient les plans en relief de toutes les forteresses de la France. C’était M. Berthier, père du prince Alexandre de Neufchâtel, qui en était le gouverneur. À l’hôtel des affaires étrangères, on voyait tous les portraits des souverains de l’Europe et de ceux de l’Asie avec qui la France était en relations.

Je ne parlerai pas des jardins de Versailles, qui existent encore et qui ont subi peu de modifications. On leur a néanmoins enlevé quelques statues, notamment le beau terme de Jupiter, attribué à Myron, célèbre statuaire grec, et qui fut donné à Louis XIV par la ville de Besançon, après la conquête de la Franche-Comté. On le voyait dans un bosquet, à droite du rocher ; il est maintenant au musée de Paris.

Comme les voitures n’entraient pas dans la cour royale, sauf celles des princes, et que la grande quantité d’équipages aurait fait confusion, les chaises à porteurs étaient fort en usage à Versailles. On en trouvait à louer sur toutes les places publiques, et les grands seigneurs en avaient avec des porteurs à leurs livrées. Les princesses s’en servaient aussi pour aller à la messe et éviter de traverser à pied des galeries froides et humides.

La ville de Versailles s’agrandissait tous les jours. Nouvellement bâtie, elle présentait de fort belles maisons, mais point de commerce. La cour seule et le