Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
LES PAGES.

forme de la petite écurie, les pages de la grande en eurent aussi le service. Deux d’entre eux, quand les princesses sortaient, les précédaient toujours, avec un troisième, de ceux qui étaient galonnés, et qu’on appelait surtout, pour porter la queue de la robe ; ils accompagnaient à cheval, quand les princesses sortaient en voiture.

Quand le roi allait à la chasse au tirer, tous les surtouts devaient être au rendez-vous. Ils quittaient leurs habits pour prendre de petites vestes de coutil bleu et des guêtres de peau, et se tenaient, chacun avec un fusil, derrière le prince, qui, ayant tiré, prenait une autre arme, tandis que la première, passant de main en main, arrivait à l’arquebusier qui la rechargeait. Pendant ce temps, le premier page faisait ramasser le gibier et en tenait un compte exact sur de petites tablettes ; et, aussitôt la chasse finie, il se rendait dans le cabinet du roi qui lui en ordonnait la distribution. Ce qui restait était pour lui. On pense bien que cette place était très-agréable ; car, outre l’avantage qu’elle offrait de se livrer à un travail particulier avec le roi, comme l’aurait fait un petit ministre, Louis XVI tuant à chaque chasse quatre ou cinq cents pièces, il en restait beaucoup au premier page. On nous distribuait aussi, en ces occasions, douze bouteilles de vin de Champagne.

Les jours de grandes cérémonies, les pages montaient sur la voiture à deux chevaux ; et quand le roi ou les princes voulaient envoyer savoir des nouvelles