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LES PAGES.

que recevaient les pages des écuries, laquelle, je dois le dire, laissait beaucoup à désirer.

Autrefois, c’étaient les premiers gentilshommes de la chambre qui avaient la direction des pages ; chacun d’eux en avait six qui ne servaient que pendant une année. Mais, en 1784, on reconnut que ce mode de service avait plus d’un inconvénient, tant sous le rapport de l’éducation que sous celui de la dépense ; on réduisit donc le nombre des pages à huit ; mais on les rendit permanents, et, au lieu de les loger, comme auparavant, dans les hôtels des premiers gentilshommes auxquels ils étaient attachés, on leur en assigna un particulier, rue de l’Orangerie.

Il fallait, pour être reçu page, prouver au moins deux cents ans de noblesse directe, et avoir une pension de six cents livres destinée aux menues dépenses. Alors, les parents étaient délivrés de toute sollicitude : habillement, nourriture, maîtres, soins pendant les maladies, tout était fourni avec une magnificence vraiment royale.

Un seul habit de page de la chambre coûtait quinze cents livres ; aussi était-il en velours cramoisi brodé en or sur toutes les tailles. Le chapeau était garni d’un plumet et d’un large point d’Espagne. Ils avaient, de plus, un petit habit en drap écarlate, galonné en or et argent.

Le service des pages de la chambre consistait à se trouver au grand lever du roi, à l’accompagner à la messe, à l’éclairer au retour de la chasse, et à assister