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CHAPITRE PREMIER

les pages

Ô illusions de l’enfance…, ne perdez-vous jamais vos douceurs !
Chateaubriand, René.


L’imagination se reporte toujours avec délices sur les jours heureux du jeune âge. Dans la carrière épineuse de la vie, on éprouve souvent un moment de douce satisfaction à reposer ses souvenirs sur ces paisibles années de l’enfance, dont quelques légères contradictions ont fait tous les chagrins, mais où les privations étaient si courtes et les larmes si vite oubliées !

Élevé au sein de l’abondance et des plaisirs, dans un de ces établissements destinés à perpétuer les traditions de l’ancienne chevalerie, combien, dans ma vie agitée, n’ai-je point éprouvé de douces émotions en recueillant ces souvenirs de mes premières années !