de la faux révolutionnaire ? Comme les hommes de vertu et de talent, elle fut arrachée de sa retraite, et, du sein de la mollesse, traînée au fond des cachots et bientôt à l’échafaud, où elle montra une faiblesse d’autant plus étonnante, qu’elle était plus rare dans ces jours de deuil et de sang, où madame Joseph de Monaco mettait du rouge avant d’aller à l’échafaud, et où tant d’autres criaient : Vive le roi ! en recevant le coup de la mort.
Souvent, dans nos promenades lointaines, nous allions jusqu’à Luciennes. Un de nos camarades, M. de Sainte-Hermine, était le filleul de madame Dubarry et de M. d’Aiguillon. Il allait toujours voir sa marraine qui nous faisait servir une ample collation, et qui venait elle-même nous engager à en profiter.
Quoiqu’âgée alors de plus de quarante ans, elle était encore belle. En voyant ses beaux yeux et son charmant sourire, on eût pu s’expliquer et comprendre comment un grand monarque l’avait aimée, si, bien vite, le souvenir de son abjecte origine ne s’était présenté, et si on ne s’était aussitôt rappelé ce cynisme grossier, cette impureté de paroles puisée dans le commerce des prostituées du Pont-aux-Choux, qui lui faisait dire à son illustre amant, s’abaissant jusqu’à lui préparer son déjeuner, ce mot si connu : « Prends garde, la France, ton café f… le camp ! »
Pour moi, qui fus élevé dans un grand amour et un égal respect pour nos rois, je dois dire que ce qui frappa le plus mon jeune esprit chez madame Dubarry,