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SOUVENIRS D’UN PAGE.

était toujours de compte avec la politique. Peu d’années avant la mort du maréchal, il parut sur le théâtre de la Comédie Italienne une petite pièce intitulée : les Dettes. Un acteur, nommé Narbonne, trouva plaisant de prendre, dans le rôle du tuteur, le costume et les manières du vieux maréchal ; et il le fit avec tant d’habileté que l’allusion fut comprise aussitôt, et le nom de Richelieu répété par toute la salle. Le duc de Fronsac, chargé de l’inspection de ce théâtre, comme gentilhomme de la chambre, chassa l’acteur insolent, et ne le laissa reparaître qu’après la mort de son père.

La charge de premier gentilhomme de la chambre fut instituée par François Ier, pour remplacer celle de chambrier, en 1545. Ils étaient alors au nombre de deux ; ce fut Louis XIII qui les porta à quatre. Cependant, sous Charles VII, il existait des chambellans ; et une ordonnance de ce règne les mentionne en ces termes, qui résument parfaitement leurs fonctions : « Chambellans couchant lez nous. » Louis XIV dispensa les premiers gentilshommes de coucher dans sa chambre. Ce service, fatigant à la vérité, passa aux premiers valets de chambre qui, bien souvent, trouvaient dans cette sujétion le moyen de gagner la confiance du maître.

De mon temps, les quatre premiers gentilshommes qui servaient par année, étaient :

M. le duc de Villequier et son fils, le duc de Piennes, en survivance ;