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Xerxès

Que dis-tu ? Mille hommes lutter contre une armée nombreuse comme les étoiles ! Tu es Spartiate, Démarate ; voudrais-tu combattre seul contre dix ? Certes, si chacun de tes concitoyens est tel que tu dis, il peut, conformément à vos usages, se juger égal à deux adversaires. Il y a aussi, parmi mes gardes, des hommes d’élite qui ne craindraient pas de lutter contre les Grecs un contre trois. Mais un homme serait insensé qui prétendrait se mesurer avec dix de mes guerriers. Si vous êtes tous de la même taille que toi, Démarate, et que les autres Grecs que j’ai vus, tu te moques. Je te ferai voir, au contraire, que, homme pour homme, un Perse vaut mieux qu’un Grec. En effet, les Perses, commandés par un seul, excèdent leur vaillance naturelle de toute la grandeur de celle qui leur est imposée et qui les porte à des actes que d’eux-mêmes ils n’auraient jamais songé à accomplir. L’obéissance aux moins braves tient lieu de courage, et la peur du maître est plus forte chez eux que la peur de l’ennemi. Chassés à coup de fouet, ils se jettent sur les lances et les javelots. Tels sont les soldats perses. Les vôtres, égaux et libres, n’obéissant point à un chef