Ô Roi, dois-je te faire une réponse agréable ou une réponse véritable ?
Dis la vérité, et je te promets que tu n’auras pas à t’en repentir.
Ô Roi, ne crains pas de ma part une parole feinte. Je t’ai déjà dit quels hommes étaient les Grecs. Ils ne nourrissent point de vastes désirs, et se contentent de ce qu’ils possèdent. Ils craignent la Nemesis divine qui abaisse ceux qui s’élèvent trop haut, et ils gardent en tout la mesure. La sagesse est leur fidèle compagne ; elle les préserve de subir la tyrannie au dedans et de l’exercer au dehors. Mais quand je t’ai annoncé, ô Roi, la manière dont ils se comporteraient à ton égard, tu t’es moqué de moi. Écoute-moi, cette fois, plus favorablement. Ceux-ci sont venus défendre ce défilé contre toi, et c’est à quoi ils se disposent. Or telle est leur coutume : avant de faire le sacrifice de leur vie, ils ceignent leur tête de bandelettes et de couronnes.