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passer dans mon style, autant que possible, le tour, la manière, la forme, la couleur antiques. En matière d’histoire, je n’aime pas du tout les allusions. Chercher le présent dans le passé est un jeu frivole. Il faut, je crains, pour s’y plaire, quelque fausseté d’esprit.

Ce n’est pas un amusement bien philosophique que de travestir les anciens pour nous reconnaître en eux. Mais retrouver dans tous les temps, dans tous les pays l’homme, l’homme immuable, découvrir dans le lointain des âges de ces traits qui nous semblaient propres à notre temps et qui tiennent en réalité à ce fond humain qui ne change jamais, recevoir tout à coup l’impression que l’espèce, qui varie si lentement, n’a pas varié depuis les époques dont nous avons conservé la mémoire, voilà ce qui émeut, voilà ce qui intéresse, voilà ce qui parle fortement à l’imagination.

Si je ne me trompe, ce fond humain, ces caractères propres à notre espèce, apparaissent d’une manière frappante dans ces extraits du bon Hérodote. C’est pourquoi je pense qu’en les lisant mes compatriotes ramèneront plus d’une fois leur pensée de la 75e olympiade à l’heure présente si grave, pleine pour nous de gloire et de douleurs, et grosse d’un avenir dans lequel nous mettons de hautes et vastes espérances.