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naux de Paris, Tours et autres villes où, grâce à votre vaillance, on n’a rien à craindre des Boches. Il respire une gaieté héroïque. La gaieté sied au courage. Votre allégresse présage le triomphe. Si je ne l’avais déjà eue, le Rigolboche m’aurait donné la certitude de la victoire. Vous êtes des héros et des héros charmants. Vous n’avez pas l’air de vous en douter et c’est le trait le plus exquis de votre caractère. Je suis sûr que les louanges que je vous donne vous déplairont. Pardonnez-les-moi, elles sont sincères.

Savez-vous que vous êtes des poètes, non seulement en action mais à la lettre : La chanson de Vincent Hispa est délicieuse et le sonnet sur « Vauquois, sombre colline » comptera, sans flatterie, parmi les plus beaux vers inspirés par cette grande guerre. Et ce n’est pas chose commune qu’un sonnet d’un mouvement lyrique comme celui-là.

Vous me faites l’honneur de me demander un article pour le Rigolboche ; voici le seul que je puisse faire dans une feuille rédigée sous les obus :

Rédacteurs du Rigolboche, camarades, je vous aime, je vous envie, je vous embrasse.

Anatole France.