Page:France - Saint Yves.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux cours publics et à l’humble foyer du jeune étudiant. Du reste, on comprend le besoin de se rassembler, entre jeunes gens du même pays, au milieu de ces vingt-cinq mille étudiants accourus des divers points de l’Europe, pour se désaltérer aux sources vives de la science dont Paris était le foyer.

La montagne de Sainte-Geneviève, où ils aimaient à prendre leurs ébats, n’était pas seulement témoin de leurs discussions pacifiques sur les Universaux. Souvent l’animosité des haines nationales les faisait, hélas, dégénérer en luttes sanglantes. Tous les écoliers n’étaient pas des Yves de Kermartin. Il y avait des fils de preux, chevaliers eux-mêmes, plus habiles à manier la dague que le syllogisme et le dilemme. Yves fuyait ces assemblées tumultueuses, et se montrait à Paris tel qu’il avait été en Bretagne, passionné pour l’étude et plein de ferveur pour les exercices de piété. Entre les heures de classe et d’étude, il cherchait quelque église solitaire où il priait avec la foi la plus vive. La basilique de Notre-Dame, alors presque terminée, la Sainte-Chapelle où saint Louis venait d’exposer la couronne d’épines de Notre Seigneur, Saint-Pierre de Montmartre, où saint Bernard avait pro-