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eaux et la rosée se reposera sur mes branches. Ma gloire se renouvellera de jour en jour, et mon arc se fortifiera dans ma main. Ceux qui m’écoutaient attendaient que j’eusse parlé, et ils recevaient mon avis avec un silencieux respect. Ils n’osaient rien ajouter à mes paroles et elles tombaient sur eux comme les gouttes de la rosée. Ils me souhaitaient comme l’eau du ciel, et leur bouche s’ouvrait comme pour la pluie de l’arrière-saison. Si je riais quelquefois avec eux, ils ne pouvaient pas le croire, et la lumière de mon visage ne tombait point à terre. Si je voulais aller parmi eux, je prenais ma place, au-dessus de tous, et lorsque j’étais assis comme un roi au milieu des gardes qui m’environnaient, je ne laissais pas d’être le consolateur des affligés.

Graduel. La compassion est crue avec moi dès mon enfance, et elle est sortie avec moi du sein de ma mère. L’étranger n’est point demeuré dehors, et ma porte a été ouverte au voyageur. Dans vos jugements, soyez pour les orphelins aussi miséricordieux qu’un père, et délivrez d’entre les mains de l’orgueilleux le malheureux qui a été victime de l’injustice. Rendez la justice au pauvre et à l’orphelin, et exaltez l’homme humble et pauvre. Ramassez pour vous des trésors dans le ciel, là où les vers et