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et son fils l’enterra à Saint-Yved de Braine, près de Soissons, où l’on voit encore son tombeau orné d’une figure de cuivre qui représente Pierre de Dreux, duc de Bretagne, avec son écu au quartier d’hermines et une épitaphe. Ce tombeau a disparu (Ogé). C’était un prince zélé pour la religion, prudent et spirituel. Joinville en fait les plus grands éloges et rend hommage à ses rares qualités. Il avait avancé au Roi pour cette croisade la somme de 68 mille livres tournois, qui représenterait aujourd’hui près de cinq millions (1250).

Ses successeurs ne suivirent pas tous sa ligne de conduite, et le parti français, soutenu par le connétable Duguesclin, faillit triompher avec Charles de Blois, pendant cette longue guerre de la Succession, qui couvrit la Bretagne de sang et de ruines. L’indépendance nationale put se croire encore sauvée avec Jean de Monfort, à la bataille d’Auray (1364), où périt Charles, son compétiteur, arrachant des larmes à ses ennemis mêmes qui connaissaient tous la sainteté de sa vie.

La béatification de ce prince et la canonisation de saint Yves consolèrent ces tristes années qui virent disparaître l’élite de la noblesse et les plus beaux noms de la Bretagne. Luttes fratricides qui