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§ XXII — Hymnes, cantiques, guerz et divers chants composés en l’honneur de saint Yves.

La poésie est l’aile de la pensée : elle la promène dans un monde quelquefois imaginaire, mais aussi bien souvent, elle lui permet de parcourir les différentes régions où l’histoire ne peut la suivre. Ensuite elle nous élève à une hauteur telle que nous avons sous les yeux comme une vue d’ensemble d’événements qui ne se sont passés qu’à de grandes distances de temps et de lieux. Les ornements dont elle l’entoure ne font que mieux apprécier cet ensemble gracieux et le graver plus profondément dans la mémoire. C’est ainsi que les premiers faits de notre histoire ont été transmis à la postérité, à une époque où la tradition était le seul moyen d’en conserver le souvenir. En Bretagne surtout, ce pays poétique par excellence, malgré l’âpreté de son climat et la rudesse proverbiale de son sol, les sentiments de l’âme, la reconnaissance du cœur, et l’admiration de la pensée, tout se traduit en une poésie triste parfois, mais suave et d’une saveur toute particulière que lui communique le parfum des fleurs dorées de ses landes immenses. C’est