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Parmi les œuvres les plus touchantes qui se soient fondées sous le doux nom de Saint-Yves, il faut placer L'Œuvre de la Cléricature que Monseigneur Bouché, l’évêque si sympathique aux bretons, a eu la bonne pensée d’établir dans son diocèse. À qui pouvait-on confier plus utilement ces jeunes Cloarecs bretons qui ont eu leurs légendes et leurs guerz dans notre littérature nationale, et dont le caractère n’a guère changé depuis trois siècles ? Nous les trouvons encore, suspendant un moment le travail du champ, pour repasser furtivement la leçon donnée par le bon prêtre qui en fera rendre compte à la veillée de son presbytère, ou encore quittant, aux heures du repos, l’atelier ou le bureau, pour aller prendre un devoir à la hâte, à son curé qui l’attend dans sa sacristie. Deux ou trois ans après, ils se coudoieront dans le même petit-séminaire, pour y achever des études péniblement commencées, entretenues par la charité des bonnes âmes qui ont à cœur le recrutement du sacerdoce. Saint Yves avait lui-même été à l’école presbytérale de Kerbors, et s’il aimait à ramasser, sur les rues de Tréguier et dans les chemins de Minihy, les petits enfants souffreteux, pour les réchauffer sous sa robe de bure blanche et les nourrir ensuite à Kermartin, si ses principaux miracles