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a fait un pied pour la croix de procession. Cette croix est le palladium de cette paroisse. Elle passe pour avoir conservé quelque chose de la puissance du saint prêtre. Dans les années de sécheresse, quand l’atmosphère est de feu et le ciel d’airain, la procession de Notre-Dame de Kerfot est requise, par toutes les paroisses voisines, de se mettre en marche pour le Minihy. Elle prend la croix vénérée et à sa suite tous se mettent en branle pour se rendre au tombeau de saint Yves, distant de cinq grandes lieues. On doit plonger le pied de la croix dans la fontaine du saint, et au retour de la procession le ciel se laisse désarmer et donne de la pluie. La croix est rapportée dans sa chapelle, aujourd’hui église, et la confiance des fidèles, bien que soumise quelquefois à une dure épreuve, n’a jamais faibli.

Que de fois n’avons-nous pas rencontré ces pieux habitants, s’en retournant, après avoir salué une dernière fois la croix de saint Yves, ou Crolaz ar salut, sur la lande de Pleumeur ! Partis le matin avec un morceau de pain sec en poche, la gaule de saule épluché dans une main, et le chapelet dans l’autre, ils ont bu de l’eau de la fontaine de saint Yves, fait à genoux le tour de son sanctuaire vénéré et baisé ses reliques ; et ils s’en retournent harassés