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Ne sachant à quels saints se vouer pour faire cesser une captivité dont on lui faisait, à dessein, sentir tout le poids et l’amertume, le pauvre captif songea au bienheureux Yves de Kermartin que l’Eglise venait de placer solennellement sur ses autels. Il promit donc, entre autres choses, son pesant d’argent au tombeau du saint, s’il était délivré avant la fin de l’année, et sa demande ayant été exaucée, il accomplit loyalement son vœu. Il se fit placer tout armé dans le plateau d’une balance, et il fallut plus de trois cents vingt marcs d’argent pour équilibrer son poids, ce qui représentait une somme de cent vingt mille livres. Jean entreprit aussitôt la construction de cette belle chapelle qui porte encore son nom, ainsi que le tombeau monumental du saint prêtre. Pour finir cette œuvre admirable, le duc fut encore obligé d’ajouter deux cents marcs d’argent, et un d’or. Tout a disparu, excepté la chapelle ducale qui semblait destinée à devenir le sanctuaire du magnifique monument qui a été érigé pour expier le vandalisme et l’ingratitude du siècle dernier.

L’autel pourrait être placé entre les deux verrières qui serviront de chevet et cette disposition, laissant libres les deux extrémités de la chapelle, on pourra y peindre les principaux traits de la vie de saint