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Les reliques du bienheureux reposent près de cet autel, pendant la messe qui se dit à l’endroit où lui-même avait si souvent célébré le saint sacrifice en versant d’abondantes larmes ! Quel rapprochement entre près de six siècles ! Bien des événements ont remué depuis ce bon pays de Tréguier, mais la foi y est toujours restée intacte, grâce aux vertus de saint Yves, à ses prédications, à l’exemple qu’il a laissé et à sa protection du haut du ciel. La procession rentre à Tréguier, par un autre chemin : elle passe devant l’avenue de Kermartin, sur la colline de Saint-Michel, et la ville peut à peine suffire pour recevoir et héberger cette foule innombrable de pèlerins et d’étrangers.

Pendant toute l’octave, les processions de plusieurs paroisses étrangères au canton, choisissent une heure convenable et viennent chanter la messe dans l’église de saint Yves, puis continuent jusqu’à son tombeau. C’est partout le même entrain, la même piété. Le jour de l’octave, c’est le tour du canton de Pleumeur-Gauthier, qu’on appelle ordinairement la Presqu’île, à cause de sa position entre le Trieux et le Jaudy. Ces processions se rendent en masses compactes, sans éclat si l’on veut, mais avec une foi profonde et une touchante