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patron de la Bretagne qu’un saint ordinaire. La fête du 19 mai, remise au quatrième dimanche après Pâques, attirait encore plusieurs pèlerins ; mais l’enthousiasme manquait ! Pas de décors, une procession des plus simples, la messe chantée dans l’église de Minihy, les reliques du saint portées par le clergé et saluées par la vieille et superbe bannière de cette paroisse, le retour à Tréguier au chant des vêpres du jour, et c’était fini.

Que l’on compare cette fête pieuse mais sans éclat, à la splendide solennité de la fête du 19 mai, depuis vingt ans, et l’on sera convaincu qu’à la prière de nos évêques, à leur dévotion pour l’humble prêtre qui a laissé une trace si lumineuse dans notre pays, la dévotion des Bretons s’est réveillée, et se manifeste avec plus de pompe que jamais. Un nouvel office de saint Yves, ses hymnes que les vieillards n’avaient pas encore oubliés, le concours empressé de toutes les paroisses du canton ; la cathédrale de Tréguier cachant les pierres rongées de ses vieux murs, sous des flots de bannières et de verdure, sa belle sonnerie annonçant à toutes les riches campagnes de Minihy et de la Presqu’île, la joie de ses habitants et l’approche de la grande fête, c’est Tréguier sortant de son long sommeil ! C’est