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de saint Yves. Quelque peu de terre de couleur, délayée dans de l’eau, lui suffisait pour cette pieuse besogne, qui ne lui rapportait pas une demi-livre ! Qu’importe que les règles de l’art fussent plus ou moins observées, l’image se reconnaissait et il n’était pas besoin d’ajouter au-dessous du piédestal les initiales : S. Y., ce à quoi cependant il ne manquait jamais !

Malgré le grand nombre de peintures du saint qu’il avait déjà faites, son talent ne semblait guère perfectionné ; mais il aura contribué à le faire connaître à sa manière. C’est sa pierre apportée à l’édifice qui se prépare pour la glorification de saint Yves. Il n’est pas jusqu’à ces imageries d’Epinal qui n’aient servi à rendre familier le culte du saint prêtre, et dans les chaumines les plus enfumées, on trouve encore son image en couleurs voyantes avec un de ces guerz qui rapportent les les principaux traits de sa vie. On le chante le soir au foyer et les pâtres le répètent ensuite dans les landes et les lisières des champs, en gardant leurs troupeaux.

Ces guerz n’ont pas tous l’entrain et la poésie de ceux que produit chaque année un barde dévot et bien inspiré. Tout le monde le connaît, bien qu’il