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cées. En peu d’heures tout fut ruiné : les autels magnifiques, le mausolée de saint Yves, l’avocat des pauvres, l’ami du peuple, le bienfaiteur de tous, le protecteur de la ville, l’orgue, pièce de toute beauté, les statues, les tableaux ; tout fut brûlé ou brisé ! La main de Dieu s’appesantit sur ces féroces étrangers qui périrent presque tous par une terrible épidémie, mais ils furent remplacés par trois cents grenadiers de Rhône-et-Loire, et Tréguier dut passer par toutes les horreurs de ces jours à jamais néfastes. Sa magnifique sonnerie, les superbes cloches Saint-Tugdual et Saint-Yves furent brisées et fondues pour faire des canons. Une seule, le Balthasar, du nom du saint évêque Grangier, fut conservée non pour appeler le peuple à la prière et aux fêtes religieuses, mais pour convoquer à leurs parodies sacrilèges et sonner l’alarme et le tocsin, qui glaçaient d’effroi le cœur des fidèles !

Une église restait à profaner, Notre-Dame de Coatcolvézou. On la choisit pour célébrer la fête de l’Être-Suprême, pour que rien ne restât pur dans la ville de saint Yves. Les reliques du saint furent au moins dérobées à ces mains impies et confiées de nouveau à la terre qui les garda précieusement, jusqu’au réveil de la nation française en proie à