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saint Yves semblait les suivre. Dix ans après la canonisation du saint, les papes exilés à Avignon étaient de retour à Rome. Un grand nombre de jeunes Bretons y avaient suivi la cour pontificale et les pèlerinages aux tombeaux des apôtres devenaient de jour en jour plus fréquents. Au XVe siècle, quelques-uns des seigneurs qui y résidaient eurent la pensée de construire en l’honneur de leur saint compatriote, une église au milieu même de la ville de Rome.

Elle fut nommée Saint-Yves-des-Bretons et avait le titre de paroisse. Ce titre, supprimé par Grégoire XIII, puis rétabli, s’est converti en celui de chapellenie, avec un titulaire jusqu’en 1826. On lisait sur la porte d’entrée cette inscription : Divo Yvoni trecorensi, pauperum et viduarum advocato, natio Britaniœ œdem hanc jampridem consecratam, restauravit 1578. Cette église, depuis longtemps consacrée à saint Yves de Tréguier, avocat des pauvres et des orphelins, a été restaurée par la nation bretonne en 1578. Le pavé était formé de dalles recouvrant des tombes de familles de cette même nation, avec des inscriptions touchantes qui rappelaient que, quoique éloignés de leur pays, leurs corps n’étaient point exilés puisqu’ils étaient sous la garde de saint Yves.