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comte de Montfort, semblait devoir lui succéder ; mais sa nièce, qu’il avait mariée à Charles de Blois, revendiquait la couronne de son côté. De là cette terrible guerre de la succession, pendant laquelle-on songeait à toute autre chose qu’à la canonisation de saint Yves.

Yves de Boisboissel, le pieux évêque de Tréguier, si dévoué à cette cause, fut bien contrarié de cette interruption qui affligeait vivement les Bretons. Il convoqua tous les curés de son diocèse en un grand synode, et ordonna un jeûne solennel pour le mercredi de la Trinité, avec une messe du Saint-Esprit dans toutes les églises, pour demander à Dieu de produire quelques nouveaux miracles par l’intercession de Monseigneur Yves, fils d’Hélor. Mais il quitta lui-même le siège de Tréguier et mourut avant d’avoir vu réaliser cette canonisation, pour laquelle il avait tant travaillé. Son successeur, Alain Héloury, n’attendit pas la décision du pape qui tardait tant, au gré des Bretons ; il permit de rendre un culte public à saint Yves, dans toutes les paroisses de son diocèse. Au synode de 1354, il ordonna d’en faire l’office solennel, tous les lundi de l’année, quand la rubrique ne s’y opposerait pas. Ce culte que les Bretons purent ainsi rendre à leur