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désemplit pas un instant. De tout côté on se pressait pour contempler une dernière fois ces traits vénérés, où brillait déjà comme l’auréole de la gloire du ciel. Chacun voulait lui baiser les mains et y faire toucher quelque objet de piété ; ses paroissiens versaient des larmes de désolation, et les pauvres faisaient entendre des cris déchirants !

Pendant ce temps, ses funérailles se préparaient. Yves aurait voulu être enterré près de sa chapelle, dans le tombeau de ses parents ; mais l’évêque donna l’ordre de lui préparer une tombe dans sa cathédrale. Le lieu de sa sépulture dut être un de ces enfeus creusés dans les murs de nos vieilles églises. Ce mur ayant été détruit par le duc Jean V, pour la construction de sa chapelle, le tombeau du saint aura été reculé jusqu’au milieu de la nef latérale, où Mor Bouché, successeur de Geffroy de Tournemine, lui a érigé un superbe monument.

Les chemins qui menaient à Kermartin se couvrirent bientôt d’une foule immense : tous voulaient assister à l’enterrement du saint prêtre. C’est à peine si le cortège pouvait avancer : il fallait s’arrêter à chaque instant pour laisser les fidèles toucher le cercueil et donner cours à leurs sanglots. L’évêque, entouré de son clergé et d’une foule de