Page:France - Saint Yves.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

placé en face de son lit. Après la dernière onction, il perdit la parole, mais ses lèvres baisaient toujours amoureusement la croix, et il en fit le signe plusieurs fois sur lui-même durant la nuit. Quand le jour commença à poindre, ses regards se tournèrent vers le ciel, et il rendit son âme à Dieu à l’âge de cinquante ans.

C’était le dimanche dans l’octave de l’Ascension, le 19 mai, l’an 1303, jour désormais célèbre et cher aux Bretons. La mort, en frappant le saint pasteur, n’avait pas laissé son empreinte sur ses traits vénérés. Sa figure était radieuse, quelque chose de divin se reflétait sur son front, et jamais il n’avait paru aussi beau. On aurait pu douter de sa mort, tant son visage semblait sourire !

Ce ne fut qu’un cri de douleur dans tout le pays, quand on apprit cette fatale nouvelle. On se répétait à travers les sanglots : Dom Yves est mort ! C’est un saint ! Oui, un saint !

§ XIV. — Funérailles de saint Yves. Miracles sur son tombeau.

Pendant les deux jours que le corps du bienheureux fut exposé, le manoir de Kermartin ne se