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Au moyen-âge, la dévotion du peuple allait jusqu’à habiller ces statues des étoffes les plus précieuses, et nous nous rappelons avec bonheur ces strophes que chantaient les Bretons, en marchant contre les Anglais, au fameux combat des Trente :

Mar deomp d’ar ger war hor c’hiz,
N’im a roïo d’ac’h hu ar gouriz,
Hag ar chupen aour hag ar clenv,
Hag ar vante ! glaz liou an env ;
Ma laro an dud o sellet,
Aotro San Kado beniget :
Koulz ar baros ag an c'ouar,
San Kado na n’eusqet e bar.

« Si nous revenons du combat, nous vous ferons don d’une ceinture et d’une cotte d’or et d’une épée et d’un manteau bleu comme le ciel. Et tout le monde dira en vous regardant, ô seigneur saint Cado béni : : Au paradis, comme sur terre, saint Cado n’a pas son pareil ! » C’est naïf si l’on veut, mais c’est touchant, et cette piété de nos pères remue toutes les fibres de notre âme. Que faut-il davantage ! C’est toute une poésie d’un autre âge que nous sommes heureux de rencontrer de temps en temps, pour nous remettre des tristesses du nôtre,