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Albert le Grand, autre dominicain, deux siècles plus tard. L’enquête ne parlant pas de cette restauration, leur témoignage n’est devenu sérieux que depuis la découverte, par M. A. de la Borderie, de la Vie originale de notre saint, dans un Lectionnaire de la cathédrale de Tréguier écrit au XIVe siècle. En cela il n’y a rien qui doive nous étonner. Les recteurs de nos pauvres campagnes sont chaque année appelés, eux aussi, à restaurer leurs églises, sans ressources le plus souvent, et ils y parviennent par autant de miracles moins éclatants sans doute, mais réels toutefois.

Les premiers successeurs de saint Tugdual, ou au moins de saint Ruellin, qui avait son siège à Tréguier, ont dû songer à bâtir une église convenable pour la dignité du culte. Cette construction n’aura pas sans doute été achevée en un siècle ni deux, mais peu à peu, à mesure que les ressources sont venues ou que le besoin s’en est fait sentir. C’est probablement cette partie achevée en dernier lieu, qui aura été conservée comme un souvenir précieux de l’ancienne cathédrale. On l’a nommée, on ne sait trop pourquoi, la tour d’Hastings. Au rapport du P. Maurice Geffroy, cette vieille cathédrale, fort caduque, petite, bâtie à l’antique, mal