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travail portait le nom de Fleurs de la Vie des Saints, œuvre dont la perte ne peut être attribuée qu’à la négligence de ce siècle oublieux, comme dit Tacite, des faits de nature à le faire briller de quelque éclat. Les vertus de ces saints que le pieux recteur avait consignées dans son ouvrage, nous ont du moins été conservées, dit un auteur, par celles dont il nous a donné un si brillant exemple, et c’est notre seule et suprême consolation !

Ce n’est pas pour son seul profit spirituel, que le savant curé breton étudiait la Sainte-Ecriture et la vie des Saints, il aimait encore à en instruire les autres. C’est ainsi, comme nous l’apprend Lanno, recteur de la Roche-Derrien, que Geffroy Kernabat, procureur de l’église de Tréguier, et lui, se rendaient tous les jours, le samedi et le dimanche exceptés, au manoir de Kermartin, pour entendre de la bouche du saint l’explication d’un chapitre de l’Ecriture-Sainte, ou un trait de la vie de quelque bienheureux serviteur de Dieu. Ils furent fidèles à ce pieux rendez-vous, pendant les trois ans qui précédèrent sa mort. Comme il disait la messe de grand matin dans sa chapelle, il avait le temps de faire ses pieuses conférences à ses deux grands élèves avant l’arrivée des pauvres. Il prêchait