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dans sa chambre. « J’aurais voulu, dit le saint troublé dans son oraison, que le ciel vous eût envoyé une bonne maladie, pour vous empêcher de venir céans. »

Bien que la plus grande partie de son temps fût prise par la prière et le ministère paroissial, Yves en trouvait encore assez pour s’occuper d’études sérieuses. Il aimait surtout à étudier la vie des Saints et en recueillait des traits pour ses sermons et ses instructions familières. Il s’appliquait aussi à imiter dans chacun sa vertu favorite ; ainsi, dans saint Martin, il admirait la charité envers les pauvres, et il porta lui-même cette charité plus loin encore que le saint Evêque de Tours, car il ne se contentait pas de partager son manteau avec eux, mais il le donnait tout entier, jusqu’à être obligé parfois de se couvrir de la méchante courte-pointe de son pauvre grabat, en attendant qu’on lui eût fait d’autres habits.

Dans les autres saints, en particulier, saint Augustin, Yves ne voyait que leur grand amour pour Dieu, et nul ne porta cette vertu à un plus haut degré que lui. Pierre abbé de Bégard nous apprend qu’il avait même écrit de sa main un abrégé de la vie fies saints les plus illustres, et que ce