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Yves dormait peu. Le jour ne lui suffisant pas, il passait une grande partie de la nuit à prier, à lire ou à étudier, et quand il était vaincu par la fatigue, il appuyait sa tête sur ses livres et dormait dans quelque coin de la chambre, les bras croisés sur sa poitrine. Quelquefois il se couchait sur une claie ou un peu de paille, enveloppé d’une mauvaise couverture, sans se déshabiller et ne se déchaussant que bien rarement. Son lit de Kermartin ne lui a peut-être jamais servi. À Louannec, il s’étendait sur un rocher à la porte de l’église, afin d’être le plus longtemps possible devant le Saint-Sacrement.

Hervé de Coatrevan entre à ce sujet dans de minutieux détails qui montrent tout le soin qu’il mettait à dissimuler ses austérités. Dans les presbytères où il était toujours reçu avec une profonde vénération, le saint prêtre se contentait de défaire le lit qui lui était préparé, puis ses longues prières terminées, il s’étendait sur le plancher de la chambre, pour prendre un peu de repos. « Son abstinence et ses jeûnes étaient admirables », dit l’abbé de l’Œuvre. Ce qu’un illustre prélat de nos jours a dit des religieux de la Grande Chartreuse, que ce n’était pas tant pour vivre que pour ne pas mourir qu’ils mangeaient, est très vrai de ce saint curé. À