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avant d’aller compléter ses études à Paris et à Orléans ; mais, dans ces deux villes, il apprit si bien le latin et le français, qu’il parlait indifféremment dans chacune de ces trois langues. C’est en breton, néanmoins, qu’il avait le plus souvent occasion d’exercer le ministère de la parole sacrée. On le voyait souvent s’arrêter dans les champs, au milieu des laboureurs, avec les artisans, sur le bord des routes, et il trouvait toujours dans son cœur quelques bonnes paroles à leur dire, ou dans sa mémoire un trait quelconque de la vie des Saints à leur raconter. Parfois même, se trouvant en présence de quelques bonnes gens complètement ignorants, il s’arrêtait une partie de la journée à leur enseigner le Pater ou Oraison dominicale, et leur recommandait de réciter souvent cette sainte prière. Il n’était pas même nécessaire qu’il y eût un grand rassemblement : il prêchait aussi bien à une bonne femme qu’il rencontrait, pleurant une perte bien sensible, qu’à un auditoire nombreux, et savait laisser de côté l’éloquence et les sciences dans lesquelles il brillait cependant, pour parler sans recherche à ces hommes simples, se mettant toujours à la portée des humbles et des petits, et faisant du bien à tous.