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du moins le citer comme un exemple de l’influence du saint prêtre sur les âmes les plus endurcies.

Le second menait une vie encore plus débauchée. Il était noble et riche, et passait son temps à semer la corruption et le meurtre. Yves, par ses exhortations, son zèle et sa sainteté, le retira du chemin de l’abîme, et le gentilhomme converti se rendit, humble pèlerin, au tombeau des Apôtres, pour expier ses crimes. À son retour il ne chercha plus qu’à réparer par ses pénitences et ses aumônes tout le mal qu’il avait fait auparavant par sa conduite criminelle. Le clerc Auffret du Rumen qui vivait aussi d’une manière peu conforme à la sainteté de son état, rentra en lui-même à la voix de son zélé pasteur, et fit, à pied, le pèlerinage de Rome, pour pleurer ses désordres sur le tombeau des Apôtres. De retour à Louannec, il mérita par sa conduite exemplaire, et sur les recommandations de son pasteur, d’être élevé à la dignité du sacerdoce, et vécut en saint prêtre, jeûnant tous les carêmes au pain et à l’eau.

Yves lui-même continuait ses austérités à Louannec comme à Trédrez, ainsi que sa grande charité pour les pauvres, charité dont les recteurs bretons, nous l’avons dit, ont toujours donné l’exemple, à