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une pierre fait saillie au bas d’un talus, près de la barrière d’un champ. Tout le monde vous dira que là s’arrêtait le saint prêtre pour finir son office, lire quelques pages des Saintes-Ecritures ou faire son oraison en attendant qu’il se présentât quelqu’un pour demander l’absolution de ses péchés. Jamais personne ne passe ce calvaire sans faire une prière ; jamais non plus sans baiser ou toucher de la main, et se signer ensuite, cette pierre qui, depuis tant de siècles, a échappé à l’injure du temps et au vandalisme des hommes. Elle est gardée par la foi du peuple bien plus précieusement qu’elle ne le serait par les vitrines de n’importe quel musée. Dans le champ voisin, un vaste tumulus arrête les regards par la grandeur de sa masse ; mais cette masse ne dit rien ou n’éveille que de sombres souvenirs, et l’humble pierre sur laquelle s’est reposé un saint, parle au cœur, inspire la piété et réveille la foi, dans nos tristes jours traversés par tant de misères et de peines ! C’est à peu près à cette époque qu’un seigneur de Quintin, Geffroy Botherel, rapporta de la Palestine une ceinture de la sainte Vierge, que lui avait donnée le patriarche de Jérusalem. Dans ce siècle de foi, la présence d’une pareille relique au