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du diocèse. Yves lui-même pouvait désirer le rapprochement de Kermartin. Là étaient sa maison, sa fortune et aussi sa famille de pauvres dont il cherchait à adoucir la misère. Son père et sa mère étaient morts depuis plusieurs années, et, comme les autres gentilshommes du pays, il exploitait sa terre du Minihy, dans l’intérêt des malheureux. Il quitta donc Trédrez vers l’an 1293, pour se rendre à Louannec, paroisse très litigieuse, suivant Albert le Grand, où il fut reçu avec les démonstrations de la joie la plus vive.

Située, comme Trédrez, sur une hauteur qui domine la rade de Perros-Guirec et le groupe des Sept-Iles, l’église de Louannec embrasse, dans son horizon, un des beaux sites du pays trécorrois. Bâtie dans le style roman en sa partie inférieure, elle existait telle que nous la voyons au temps de notre Bienheureux. Il n’y avait qu’un presbytère fort peu spacieux, situé sur un roc, attenant à la chapelle des fonts baptismaux dont il fait partie aujourd’hui. Cette église, agrandie peut-être à cette époque, se compose d’une nef et de deux collatéraux, avec la grande chapelle du Barac’h qui lui sert de transept sud. Elle avait primitivement pour patron saint Emilion, dont la statue sans nom se