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le coin de sa poche, un peu de blé pour verser dans le coffre traditionnel, qui ne sert que ce jour là et tout le mois de mai.

Ce n’est pas seulement de son blé et de son revenu que le saint recteur de Trédrez soulageait les malheureux, il se dépouillait même, comme nous l’avons dit, de ses vêtements pour les habiller, et Dieu s’est plu quelquefois à les lui rendre, non pas à sa prière, mais à la voix des pauvres qui le bénissaient en le remerciant avec effusion. Ils ont toujours conservé chez nous cette touchante habitude de répondre à l’aumône qu’on leur donne, par ces simples paroles qui sont l’indice d’une foi profonde : Que Dieu vous le rende : Doue d’ho péo. Un jour donc qu’Yves se rendait de Trédrez à Kermartin, il rencontra sur sa route trois pieuses femmes qui faisaient le pèlerinage des sept saints de Bretagne. Ce pèlerinage, assez en usage à cette époque, consistait à visiter chacune des églises des premiers fondateurs de la religion dans notre pays, c’est-à-dire les cathédrales de nos sept Evêchés. Voyant venir le saint prêtre, qu’elles connurent à sa démarche, sans l’avoir jamais vu, elles se réjouirent et se promirent bien d’obtenir de lui quelques paroles d’édification. Le Bienheureux ne se fit pas