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eut recours au saint, avoua sa faute, et pria le saint prêtre de lui obtenir sa guérison. Ce fut pour lui comme le moment de la grâce, car complètement remis de son infirmité, il vécut désormais en bon et fervent chrétien.

En revenant de Saint-Ronan, Yves passa quelques jours à Quimper et fut invité à prêcher dans la cathédrale. Il avait un talent extraordinaire pour le ministère de la parole, et prêchait tantôt en breton, tantôt en latin et même en français, quoique cette langue fût peu connue en Bretagne à cette époque. À Quimper on ne parlait que le breton, et c’est dans leur propre langue que les habitants eurent le bonheur de l’entendre. Longtemps après la mort du saint, on s’entretenait encore de ses sermons et des heureux résultats qu’ils avaient produits dans cette ville. Après avoir vénéré les restes bénis de saint Corentin, Yves visita les Cordeliers, pour lesquels son affection durait toujours. Il alla ensuite demander la bénédiction du pieux évêque, Alain Morel, qui occupait alors le siège de Quimper, et quitta cette ville pour continuer son voyage avec la famille de Pestivien. Yves se rendit avec elle au château du seigneur Maurice du Mené, non loin