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trois siècles plus tard, par un autre apôtre de la charité chrétienne, saint Vincent de Paul. Le temps n’était pas encore à la théorie, il fallait d’abord montrer la pratique de cette vertu au monde, comme le fit notre divin maître : cœpit facere. Ce fut aussi constamment la maxime de notre saint Yves, et il nous donne la mesure du modèle le plus achevé de la charité ; il donnait tout ce qu’il avait, puis invoquait la puissance de Dieu pour opérer le reste. Quand il passait dans les rues, il marchait la tête modestement baissée, saluait tout le monde avec bienveillance, mais, si c’était un pauvre, il y mettait plus de respect encore. Sa société ordinaire était celle des pauvres, et il fuyait autant qu’il le pouvait la compagnie des riches et des puissants.

Jamais, dit Yves Catoïc, on ne l’a vu refuser l’aumône. Quand il n’avait plus d’argent, il distribuait le pain de sa maison, souvent la fournée tout entière. Lorsque le pain était distribué, il donnait ses vêtements, et plus d’une fois on l’a vu se dépouiller lui-même pour habiller les pauvres nécessiteux. Comme sa maison ne suffisait pas pour loger tous les malheureux qui s’y pressaient, il fit bâtir, tout auprès, un hôpital pour les recevoir, et là, dit Geffroy, son ancien vicaire, il leur donnait tout