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ne le rendait que plus cher à ses compatriotes. Les pauvres en particulier soupiraient après son retour. Instruit autant qu’il était possible de l’être à cette époque, exercé à toutes les pratiques de la plus tendre piété, Yves était mûr pour le sacerdoce. Bien volontiers, les habitants de Tréguier eussent proclamé qu’il fallait l’ordonner, afin de couronner cette vie tout ecclésiastique par le degré qui en est comme la perfection.

Mais, comme tous les saints, Yves redoutait de franchir le dernier pas de la hiérarchie sacrée. Par obéissance pour son Évêque, il consentit à recevoir les ordres dans la cathédrale de Tréguier, puis le sacerdoce, des mains d’Alain de Bruc, qui eut toujours pour lui la plus grande estime et une vénération profonde. Ce jour fut pour le saint prêtre une occasion de se rappeler tous les souvenirs de sa pieuse enfance, de sa première jeunesse, et des grâces signalées qu’il avait reçues par l’entremise de la Sainte Vierge, dans l’église de saint Tugdual. Jour solennel de son sacerdoce ! Quel est le prêtre qui ne sent pas dans son âme un saint frémissement et les plus suaves pensées, toutes les fois qu’il en évoque le souvenir !

Tout porte à croire que les parents du nouveau