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de gravir les degrés irrévocables des ordres sacrés. Il avait fini ses études théologiques et pénétré le sens intime des Saintes Ecritures, tout en remplissant avec une grande fidélité les devoirs de sa charge auprès de l’archidiacre. Le Bréviaire du Petit Séminaire de Tréguier laisse entendre que ce dignitaire ecclésiastique, tant soit peu avare, non pour lui sans doute, mais pour les intérêts qui lui étaient confiés, trouvait son chancelier trop prodigue, et qu’il le remercia de ses services. Cela tient peut-être aux grandes réunions de pauvres qui se faisaient pendant son absence, et dont quelques malveillants avaient pu exagérer l’importance.

Quoiqu’il en soit, Maurice l’aimait beaucoup et admirait sa science et sa grande vertu. Aussi, quand le jour du départ fut venu, l’embrassa-t-il en pleurant. On ne se sépare pas d’un saint, sans éprouver intérieurement quelque chose qui ressemble tant soit peu au remords. Pour en atténuer l’amertume, l’archidiacre crut faire beaucoup en lui donnant le meilleur de ses chevaux pour s’en retourner dans son pays. Yves montra, dans cette circonstance encore, combien l’amour des pauvres lui était préférable. Il vendit le cheval pour leur