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et de la nécessité de la pénitence, qu’il augmenta encore ses austérités et se livra à des macérations effrayantes, pour dompter sa chair rebelle.

C’est lui-même qui en fait l’aveu à Guy-Pierre Morel, Frère-Mineur du Couvent de Guingamp, dans sa dernière maladie. « C’est pendant que j’étudiais le quatrième Livre des sentences, dit-il, avec beaucoup de peine et seulement pour obéir, c’est alors que ces grandes vérités firent naître dans mon âme le mépris complet des choses de ce monde et l’amour des biens éternels. Une grande lutte s’est livrée en moi, entre la raison et la sensualité, et je l’ai soutenue pendant huit années. La neuvième année, j’ai cru avoir triomphé de la chair, et j’ai pris un habit de pénitence pour en inspirer l’amour à ceux qui n’avaient pas eu le même bonheur, et pour me faire souvenir moi-même que je n’étais qu’un pauvre et misérable pécheur. »

La dixième année Yves s’habilla plus pauvrement encore, par mortification et aussi pour venir plus facilement en aide aux malheureux. Il y avait à Rennes deux étudiants pauvres de son pays, Olivier Le Floc’h, qui devint vicaire de Tréguier, et Derien Guyomar, qui entra dans l’ordre des Frères-Prêcheurs de Guingamp.