Page:France - Opinions sociales, vol 2, 1902.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

crains pas d’affirmer que cette idée est toute de Dieu, et pour ainsi dire sa plus forte expression sur les Hommes.

Il tourna vers l’abbé Perruque son regard creux et noir :

— Ce sujet de l’unité de la foi, monsieur Perruque, c’est ma pierre de touche pour éprouver les esprits. Les intelligences les plus simples, si elles ne manquent pas de droiture, tirent de l’idée de l’unité des conséquences logiques ; et les plus habiles font sortir de ce principe une admirable philosophie. J’ai traité trois fois en chaire, monsieur Perruque, de l’unité de la foi, et la richesse de la matière me confond encore.

Il reprit sa lecture :

« M. Piédagnel a composé un cahier, qui a été trouvé dans son pupitre et qui contient, tracés de la main même de M. Piédagnel, des extraits de diverses poésies érotiques, composées par Leconte de l’Isle et Paul Verlaine, ainsi que par plusieurs autres auteurs libres, et le choix des pièces décèle un excessif libertinage de l’esprit et des sens. »

Il ferma le registre et le rejeta brusquement.

— Ce qui manque aujourd’hui, soupira-t-il, ce n’est ni le savoir ni l’intelligence : c’est l’esprit théologique.

— Monsieur, dit l’abbé Perruque, M. l’économe vous fait demander si vous pouvez le recevoir incessamment. Le traité avec Lafolie, pour la viande de boucherie, expire le 15 de ce mois, et l’on attend votre décision avant de