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rompre. Ce n’est là, je le sais, qu’une descente de police. Mais que de menaces sont suspendues sur ces agitateurs ! N’ont-ils pas désormais tout à craindre d’un Parlement naguère leur complice, qui demain les frappera peut-être, et avec eux toutes ces congrégations qui s’enrichissaient dans l’ombre, achetaient secrètement des maisons et des terres ? Et ces moines prospères, ces riches marchands de miracles courent un grand péril, pour s’être associés à l’injustice triomphante.

Voyez enfin ! tout ce qui s’appuya sur ce qui n’était pas la vérité chancelle. Méline était fort. Qu’est-il à présent ? Et les royalistes qui se croyaient plus forts que lui en se faisant plus iniques, que sont-ils devenus ? Leur prince, ses faibles forces l’ont abandonné. Il ne rôde plus, avide et craintif, autour de la France convoitée. Il va se cacher derrière les Pyramides, tandis que ses amis sont en prison.

Peu de changement dans l’état des esprits. Pas de ces brusques revirements des foules, qui étonnent. Rien de sensible ni de frappant. Pourtant il n’est plus, le temps où un Président de la République abaissait au niveau de son âme la justice, l’honneur de la patrie, les alliances de la République, où la puissance des ministres résultait de leur entente avec les ennemis des institutions dont ils avaient la garde ; ce temps de brutalité et d’hypocrisie où le mépris de l’intelligence et la haine de la justice étaient à la fois une opinion populaire et une doctrine d’État, où les pouvoirs publics proté-