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De toutes parts, à cet ancien ministre renié par ses collègues, on crie : « Vous êtes véhémentement soupçonné d’avoir livré l’innocent et de l’avoir fait condamner sans défense, par une fraude indigne, d’avoir enfin commis le crime de forfaiture. » Et cet homme, que trouve-t-il à répondre ? Que ce sont là des arguties byzantines ! Il ne se justifie point, il ne s’excuse point, il ne s’indigne point, il ne se tait point et, craignant également de nier et d’avouer, il essaye de nous faire peur et il nous menace de périls imaginaires qui, s’ils étaient réels, seraient son propre ouvrage et l’ouvrage de ses pareils.

Citoyens,

À un tel trouble mental, dont nous pourrions citer bien d’autres exemples, opposons la raison, l’inébranlable raison. Disons aux ennemis de la vérité, qui sont aussi les ennemis de l’armée et de la patrie, disons-leur : Ne soutenez plus cet édifice croulant de mensonges, qui va tomber sur vous. Les poursuites dirigées contre Picquart sont tellement monstrueuses, que l’acquittement même ne serait pas une réparation suffisante. Cessez, sortez de l’absurde et du faux. Entendez, comprenez. Avertis par les premiers éclairs qui déchirent les nuées, reculez devant l’orage qui vient.

Et vous, citoyens réunis ici pour la défense du droit, ne faites entendre que le langage de la justice et de la raison. Mais faites-le entendre avec un bruit de tonnerre.