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place les généraux sous l’autorité d’un comité de salut public. Il n’y a rien de tel pour les décider à remporter des victoires.

— C’est une autre question, dit M. de Terremondre. Je reviens à ce qui nous occupe, et je demande à M. Bergeret s’il croit, de bonne foi, que sept officiers ont pu se tromper.

— Quatorze ! s’écria M. Mazure.

— Quatorze, reprit M. de Terremondre.

— Je le crois, répondit M. Bergeret.

— Quatorze officiers français ! s’écria M. de Terremondre.

— Oh ! dit M. Bergeret, ils auraient été suisses, belges, espagnols, allemands ou néerlandais, qu’ils auraient pu se tromper tout autant.

— Ce n’est pas possible, s’écria M. de Terremondre.

Le libraire Paillot secoua la tête, pour exprimer qu’à son avis aussi, c’était impossible. Et le commis Léon regarda M. Bergeret avec une surprise indignée.

— Je ne sais si vous serez jamais éclairés, fit doucement M. Bergeret. Je ne le pense pas, quoique tout soit possible, même le triomphe de la vérité.

— Vous voulez parler de la revision, dit M. de Terremondre. Cela, jamais ! La revision, vous ne l’aurez pas. Ce serait la guerre. Trois ministres et vingt députés me l’ont dit.

— Le poète Bouchor, répondit M. Bergeret, nous enseigne qu’il vaut mieux endurer les maux de la guerre que d’accomplir une action