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enseigné à l’École des langues orientales. Je conseille vivement à M. votre fils de s’en informer.

Sur cet avis, M. Panneton de La Barge salua et se retira pensif.

V

Comme on parlait de l’Affaire chez Paillot, dans le coin des bouquins, M. Bergeret, qui avait l’esprit spéculatif, exprima des idées qui ne correspondaient point au sentiment public.

— Le huis clos, dit-il, est une pratique détestable.

Et comme M. de Terremondre lui objectait la raison d’État, il répliqua :

— Nous n’avons point d’État. Nous avons des administrations. Ce que nous appelons la raison d’État, c’est la raison des bureaux. On nous dit qu’elle est auguste. En fait, elle permet à l’administration de cacher ses fautes et de les aggraver.

M. Mazure dit avec solennité :

— Je suis républicain, jacobin, terroriste… et patriote. J’admets qu’on guillotine les généraux, mais je ne permets pas qu’on discute les décisions de la justice militaire.

— Vous avez raison, dit M. de Terremondre, car si une justice est respectable, c’est bien celle-là. Et je puis vous assurer, connaissant